Bien que Sama’ Abdulhadi soit la première DJ palestinienne à obtenir une reconnaissance internationale, sa carrière a réellement débuté lorsqu'elle a plongé dans la scène techno en pleine expansion de Beyrouth. Immergée dans la vie nocturne, elle s'est produite en club et s'est inspirée des DJs locaux et internationaux tout en perfectionnant son set signature : un techno intense et énergique, marqué par un spectre distinct de tonalités. Comme elle le décrit elle-même : « Un techno berlinois, mais que je perçois à la manière libanaise. »
Beyrouth a été son terrain d’apprentissage et d’expérimentation, mais c’est à Ramallah, sur son propre territoire, qu’elle a joué en 2018 lors de son Boiler Room, une prestation qui allait faire d’elle un nom incontournable pour les amateurs de techno à l’échelle internationale. Son set a accumulé plus de dix millions de vues, un exploit rare parmi les DJs, d’autant plus remarquable pour une Palestinienne encore pratiquement inconnue à l’époque.
Aujourd’hui, Sama' Abdulhadi utilise son statut pour soutenir la scène artistique palestinienne émergente de diverses manières. À travers son hub, Union – un espace à Ramallah servant d’incubateur pour les DJs, producteurs et créatifs – elle favorise la collaboration et l’évolution des talents. Elle lève également des fonds pour aider le Liban, en pleine crise financière, grâce à Bring Back Beirut, et organise des événements à Londres, Paris, Berlin et dans sa « seconde maison », la capitale libanaise.
Sama’ Abdulhadi s’impose comme l’une des DJs les plus passionnantes du moment, mais aussi comme une activiste culturelle intrépide. Rien que cette année, elle a joué à Coachella, Glastonbury, Fusion, Circoloco, Lost Village, Primavera, AVA Festival à Belfast, Warung au Brésil et à la mythique Dance Arena de l’Exit Festival en Serbie.
À peine quatre ans après le début de sa carrière internationale, Sama’ Abdulhadi est à l’avant-garde d’un mouvement puissant. Son objectif a toujours été de placer la Palestine sur la carte musicale et, ce faisant, elle continue de susciter une solidarité internationale et de repousser les frontières de l'expression artistique au Moyen-Orient.
Un documentaire retraçant son parcours est actuellement en préparation par des réalisateurs et producteurs de renom du Moyen-Orient et sera diffusé début 2023. De plus, elle inaugurera une résidence au Phonox de Londres en janvier 2023.